Défense de l’ostéopathie pédiatrique dans le parcours de santé des nourrissons

L’académie de médecine a publié le 3 décembre un communiqué remettant en question l’intérêt de l’ostéopathie crânienne et viscérale chez les nourrissons. Ce communiqué témoigne d'un manque de renseignement quant aux données scientifiques solides publiées, et l’apport reconnu de l’ostéopathie dans le parcours de santé des nourrissons. Voici quelques éléments permettant d’éclaircir ces points en nous appuyant sur des publications et travaux récents. 

De nombreuses études démontrent les bénéfices de l’ostéopathie pédiatrique pour les nourrissons, notamment dans les domaines suivants :

Plusieurs études récentes (Ellwood et al., 2021 ; Hayden et al., 2006 ; Castejon-Castejon et al., 2019, 2022 ; Martinez-Lentisco et al., 2023 ; Buffone et al., 2022) montrent une diminution significative de la durée des pleurs grâce aux manipulations ostéopathiques. Ces résultats améliorent la qualité de vie des nourrissons et des familles.

Les travaux de Herzaft-Leroy et al. (2019) et Miller et al. (2009) mettent en évidence l’efficacité des techniques ostéopathiques dans le traitement des troubles de la succion et des difficultés d’allaitement, favorisant un lien essentiel entre le nourrisson et sa mère.

La HAS reconnaît l’efficacité des thérapies manuelles, incluant l’ostéopathie, dans le traitement des déformations crâniennes positionnelles (plagiocéphalies). Des études (Bagagiolo et al., 2022 ; Cabrera-Martos et al., 2016 ; Lessard et al., 2011 ; Philippi et al., 2006 ; Panza, 2024) confirment également leur rôle dans la prévention des asymétries crâniennes et des déséquilibres posturaux.

Les travaux de Lalauze-Pol (2021) démontrent que l’ostéopathie peut accompagner efficacement les nourrissons atteints de syndromes crâniofaciaux, en complément des soins médicaux.

Des études (Evans et al., 2018 ; Parnell Prevost et al., 2019 ; Gilbert et al., 2022) montrent l’efficacité des techniques ostéopathiques dans la modulation de la douleur rachidienne et l’amélioration des propriétés viscoélastiques des cicatrices de césariennes.

Les manipulations ostéopathiques chez les prématurés ont montré des effets positifs tels que :

• Une diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque (Manzotti et al., 2022 ; Ruffini et al., 2015) ;
• Une augmentation de la saturation en O₂ et de l’activité métabolique des systèmes nerveux central et digestif (Marinelli et al., 2019 ; Manzotti et al., 2020) ;
• Une réduction de la durée d’hospitalisation des prématurés (Manzotti et al., 2022).

Les revues systématiques (22-24) confirment qu’aucun effet secondaire grave n’a été rapporté suite à une prise en charge ostéopathique chez les enfants, ce qui garantit la sécurité de ces pratiques.

Comme nous pouvons le constater, l’ostéopathie, en tant que pratique complémentaire, répond à des besoins spécifiques souvent peu couverts par la médecine conventionnelle. Elle apporte des solutions non invasives et efficaces pour améliorer le bien-être des nourrissons tout en respectant le cadre médical.

Nous appelons les acteurs du monde médical et paramédical à dépasser les préjugés, à échanger pour établir un dialogue constructif et interdisciplinaire. Les études en cours et à venir sont encourageantes et renforceront les connaissances existantes afin de favoriser une meilleure intégration des pratiques ostéopathiques dans le parcours de santé des nourrissons.

L’ostéopathie pédiatrique repose sur une base scientifique solide et un cadre sécurisé. Son rôle complémentaire dans la prise en charge des nourrissons est reconnu par les études cliniques et les instances institutionnelles. En tant qu’ostéopathe, nous réaffirmons notre engagement à collaborer avec les autres professions de santé pour offrir aux familles un accompagnement global et bienveillant.